Day V Keb a plus d'un tour dans son sac. Si vous le suivez sur les réseaux sociaux, vous savez déjà qu'il a signé, dimanche dernier, la chorégraphie du gala Artis. Le rappeur québécois membre de la défunte formation Complys a fait beaucoup plus que ça. Pour souligner la sortie de son premier album solo en juin prochain, nous avons décidé de lui parler de ses expériences de scène, de danse, de chorégraphie et, évidemment de hip-hop. Ça va comme suit.

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Tu lances ton premier album solo très bientôt. Comment tu appréhendes le tout?

L'album sort le premier juin chez HLM. Je vois ça d'un bon œil. C'est mon come back après 10-12 ans d'absence dans le rap game. Chez les fans, il y a beaucoup de jeunes qui me connaissent pas. Je te dirais que je m'attends à rien pour l'instant. On y va lentement mais sûrement, pour rebuild tout le fanbase.

C'est un album qui est fait pour voyager. J'ai même trouvé le titre dans un autobus voyageur. Les textes font penser. On fait le survol de mes anciennes années de bum à aujourd'hui.

Comment s'est fait la connexion avec HLM?

Je connais Dave depuis longtemps. Il faisait partie du groupe Vice Verset avec Striger. Striger, c'est lui qui a enregistré tout l'album. J'me suis dit que j'allais envoyé les trucs, pis on s'est finalement rencontré, moi pis Dave. On s'est super bien entendu. Il trippe sur le projet pis la machine est partie. J'ai une heure de show de montée, parce que j'ai un show le 25 mai prochain avec Farfadet en première partie.

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Un gars qui gagne sa vie avec la danse doit préparer quelque chose d'intéressant pour son spectacle.

Mes shows hip-hop ne sont pas basés sur la danse. Il va y avoir quelques trucs, mais surtout du crump. Et beaucoup de mises en scène, de l'éclairage, des projections et même éventuellement des décors.

Pour ce qui est de l'Auto-Tune en spectacle, je sais qu'il y a un gros débat avec ça, mais c'est important de préciser quelque chose. Je suis un peu le père du chant dans le rap au Québec. J'en ai de l'Auto-Tune sur l'album, mais que les gens sachent que je suis capable de performer mes chansons live. J'en mets pas parce que je ne sais pas chanter, mais plus pour le vibe et les sonorités. Dans un show, c'est important d'être tight et live.

Pourquoi avoir attendu 10-12 ans avant de faire un vrai bond en solo?

Après Complys, j'ai fait 4 ans en France. Je suis chorégraphe et danseur, donc, j'ai fait des tournées là-bas. Ici, j'ai aussi fait Night Fever, Elvis Story, Le blues d'la métropole en comédie musicale. Après, j'ai fait la chorégraphie pour à peu près tous les shows de danse au Québec : Le choc des générations, Mixmania, On n'a pas toute la soirée, En direct de l'univers, gala Célébration, les Bye Bye, etc. Bref, j'étais beaucoup occupé.

Pis, un moment donné, je me suis déchiré le tendon d'achille du pied gauche. J'me suis retrouvé à rien faire pendant plus d'un an. À partir de ce moment-là, j'me suis dit : «tiens, je vais faire l'album que je veux faire depuis longtemps».

J'ai jamais arrêté de rapper. J'ai même des mixtapes qui dorment que je vais peut-être sortir un jour. Sauf que j'ai toujours eu de la difficulté à me promouvoir. C'est pour ça que je suis allé voir HLM.

Donc, même avec tous ces contacts dans le show-business, ce n'est pas si facile se plugger.

Non, vraiment pas. C'est pas comme ça que ça marche. C'est cool de connaître plein d'artistes, mais je suis pas quelqu'un de téteux. Je suis pas le genre de gars qui va arriver et montrer ses projets à toutes ces personnes-là.

C'est un milieu assez fermé aussi. Avec du hip-hop, c'est encore plus difficile. C'est pas tout le monde qui est rendu là. C'est plus facile quand tu fais du folk ou du pop-rock. Je pense que Loud commence à ouvrir des portes qui vont faire du bien au hip-hop. Il est temps.

Est-ce que tu considères que c'est plus facile et moins fermé dans le hip-hop?

Je pense que le hip-hop est plus ouvert pour collaborer avec des artistes différents. En même temps, c'est aller chercher un nouveau crowd. C'est bien d'être ouvert et de se respecter. Pis ça dépend toujours de ton vibe, de si les gens te feel ou pas. S'ils ont envie de faire un feat avec toi ou pas.

Tu as également signé la chorégraphie du gala Artis 2018. Ça consiste en quoi s'occuper de la chorégraphie d'un événement?

Je choisis les danseurs avec qui j'ai envie de travailler. La production m'envoie un montage musical. Je regarde tout ça, je m'en vais en studio et je me mets à créer. Après ça, je travaille avec les danseurs. On apprend par coeur. On présente à la production. On retravaille. On pratique beaucoup. Je suis toujours là avec les danseurs et les choristes. Même sur le stage pendant l'événement.

Est-ce que cette vision artistique t'aide lorsque tu crées un album?

Pas nécessairement. Je vais puiser mes ressources ailleurs. Ça se passe en studio et dans ma tête. Pour monter des spectacles, oui, mais pas vraiment pour un album. Peut-être pour avoir une certaine ligne directrice. De trouver une image et un titre qui marchent avec l'album, la sonorité et ce que tu dis.

En finissant, c'est peut-être grâce à ton nom L'Queb, mais plusieurs personnes m'ont dit que c'est toi qui est derrière l'expression rap queb, est-ce que c'est vrai?

J'ai jamais proclamé ça. En fait, Comply, C-Drik pis moi, on est vraiment les premiers rappeurs blancs de la scène. On était toujours les seuls dans les shows au début des années 1990. Les autres sont arrivés après. Pis on avait vraiment l'accent queb. Donc, possiblement que oui, mais je ne dirais pas ça.

Merci.

Voici son plus récent vidéoclip.

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