Sans grande surprise, les Francouvertes seront de retour l’an prochain. Actif depuis 1995, le concours-vitrine a donné une chance à ce que sont éventuellement devenus les plus gros artistes au Québec : Les Cowboys Fringants, Kaïn, Damien Robitaille, Bernard Adamus, Alex Nevsky, Karim Ouellet, Les sœurs Boulay, Philippe Brach, Émile Bilodeau, Les Louanges ou encore Lydia Képinski.

Le concours-vitrine, présentement en nomination à l’ADISQ 2019 dans la catégorie Événement de l'année, aux côtés des Francos de Montréal et du Festival de Musique Émergente en Abitibi-Témiscamingue, est donc un incontournable.

Les Francouvertes promettent aux participants une expérience enrichissante en rencontres artistiques et professionnelles. Cette année encore, le gagnant peut remporter la bourse SiriusXM de 10 000 $ et une panoplie de prix, dont des bourses, des heures de studio, du soutien promotionnel et professionnel, des spectacles rémunérés chez des diffuseurs reconnus et des prestations dans le cadre d’événements majeurs.

Le rap y est présent depuis le début. À ce jour, quatre artistes hip-hop se sont retrouvés vainqueurs, dont Apogée (groupe de Dirty Taz, 1998-1999) Loco Locass (1999-2000), LaF (2018) et O.G.B (2019).

On sait ce que sont devenus ces gagnants : Apogée est un des premiers groupes de rap d’ici à avoir tourné à travers la France, Loco Locass est devenue une figure très importante au Québec, LaF a décroché un contrat de disques avec 7ième Ciel puis O.G.B est tranquillement en train de séduire une bonne partie de la communauté hip-hop locale. Le rappeur du groupe, Franky Fade, est d’ailleurs présent sur trois albums qui viennent tout juste de paraître.

Le rap prend assurément de plus en plus d’importance dans le concours. En 2019, c’est même une soirée hip-hop qui a ouvert le bal. Malgré tout, les rappeurs semblent encore frileux de s’inscrire. C’est pourquoi nous avons demandé à Émile Bilodeau, co-porte-parole des Francouvertes et finaliste 2015 du concours, de nous expliquer pourquoi les rappeurs devraient s'inscrire à l'événement.

Important de dire que «ça se peut»

Si Émile Bilodeau a accepté d’être le co-porte-parole du concours. C’est d’abord pour remercier la vitrine des Francouvertes et de prouver qu’il est possible de vivre de son art. « Toute ma vie, on m’a dit de penser à un plan B, mais il s’est avéré que j’ai respecté mon plan A, assez honnêtement et fièrement. Je pense que ça va de soi quand on regarde mon parcours que je sois porte-parole des Francouvertes parce que ça nous en prend des artistes qui montrent que ça se peut gagner sa vie avec son art, explique le chanteur, Révélation de l'année 2017 au Gala de l'ADISQ. Moi, je vais toujours défendre qu’il faut faire ce qu’on veut et ce qui nous plaît dans la vie. J’encourage donc les jeunes à plonger là-dedans », poursuit-il.

Émile Bilodeau n'à que du positif à dire du concours. « Même les rencontres : les artistes et les musiciens de tous les projets, c’est des gens qu’on revoit à tous les jours. C’est là que tout a débouché. Pour moi, les Francouvertes, c’était vraiment entrer par la grande porte », résume-t-il.

Le chanteur, qui avoue écouter les groupes les moins nichés du rap comme Dead Obies, Loud et Alaclair Ensemble, a fait paraître son deuxième album Grandeur Mature il y a quelques jours. En 2018, il remporte le Prix d’un premier album francophone d’un artiste québécois s’étant démarqué avec un ou des extraits sur les ondes des radios BDS aux Rencontres ADISQ.

Une école pour les artistes

Pour Franky Fade, vainqueur de l’édition 2019 avec O.G.B, le concours-vitrine est l’endroit parfait pour s’améliorer. « Au-delà des prix et de la bourse, le concours est un gros élément motivateur pour se professionnaliser. Tu n’es pas juste dans une quête sans but à essayer de t’améliorer. Tu as des dates de shows, quelque chose qui est très tangible sur lequel travailler », explique le rappeur.

LaF a dévoilé aujourd’hui le vidéoclip Rencontre fortuite, en collaboration avec Franky Fade.

En effet, si un participant réussit à se démarquer dans l’aventure, il devra se préparer à présenter plusieurs concerts, dans une période plutôt courte.

Émile Bilodeau ajoute qu’il n’y a rien de stressant à performer aux Francouvertes. « On est loin d’avoir le trac devant un nombre de personnes. Le Lion d’Or, étant ce qu’il est, on ne parle pas de 2 000 personnes. C’est un concentré d’artistes, de gens qui travaillent dans l’industrie et des amis de l’industrie. C’est vraiment important de faire ce concours-là si on veut passer à une autre étape », insiste-t-il.

Une vitrine dans laquelle le hip-hop s’inscrit

« On peut s’inscrire en solo, affirme Émile Bilodeau. Donc, je pense qu’il y a beaucoup de choses dans lequel le rap s’inscrit », pense le chanteur qui encourage les Rymz de ce monde à participer aux Francouvertes.

Rymz a d’ailleurs participé en 2015, la même année qu’Émile Bilodeau, mais il était avec tout son groupe. Carlos Munoz, le gérant de Rymz, affirme que son artiste devait être absolument accompagné afin de participer au concours puisqu'ils ne considéraient pas un DJ comme un musicien. Les choses ont visiblement changé. « C’est nouveau de cette année. On ouvre vraiment les valves », conclut le chanteur en parlant de l’ouverture du concours face aux rappeurs et aux artistes en solo. Il affirme au passage qu'il y a une scène de rap absolument incroyable au Québec.

Les artistes ont jusqu’au dimanche 27 octobre avant minuit pour procéder à l'inscription sur le site web du concours. Au total, 21 artistes feront partie de la cohorte 2020.

Photo à la une : Ivo Vigouroux

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