Enima s’enfuit en Algérie après avoir tiré sur un homme à Toronto

Après une controverse bien médiatisée suite à un concert où il a invité sur scène Ludivine Reding, personnage principal de la série à succès Fugueuse, voilà qu’Enima est encore dans l’eau chaude.

En effet, le rappeur, de son vrai nom Samir Slimani, fait face à un mandat d’arrestation pour avoir tiré sur un homme, le 16 juin dernier, à Toronto. Selon les informations récoltées par Radio-Canada, il se trouve présentement en Algérie, son pays d’origine. Sur Instagram, Enima vient de publier une photo sur laquelle il a géolocalisé Montréal, mais le cliché ensoleillé ne provient visiblement pas de la métropole.

« Il a été impliqué dans une altercation avec un autre homme sur qui il a tiré, explique l’agent de relations publiques du Service de police de Toronto, David Hopkinson, questionné par Radio-Canada. Les blessures étaient graves mais ne menacent finalement pas la vie de cet individu. Je peux confirmer qu’il existe en première instance un mandat en suspens pour voies de fait graves, de possession d’armes à feu et pour une infraction liée aux armes à feu », conclut-il.

Le management du rappeur a également confirmé au journaliste de Radio-Canada qu’il a quitté le pays au courant des dernières semaines. « Il a eu des problèmes et il a dû partir en Algérie, dit-il. Mais la musique ne s’arrête pas. Il y a même un single qui va sortir bientôt. »

L’avocat responsable de son dossier d’immigration, Stéphane Handfield, n’était pas au courant que le rappeur se trouvait en Algérie. « Il m’a seulement consulté au sujet d’un voyage en France, pour la musique », dit-il.

Son avocat a refusé de commenter la situation. « Il faut attendre de voir la fin du processus, dit-il. C'est un mandat d'arrestation. Combien de fois les accusations ne sont finalement jamais portées? »

En septembre 2018, Enima a effectivement été acquitté de possession d’arme à feu.

Quant à l’équipe du rappeur, elle affirme que l’artiste ne donnera aucune entrevue à ce sujet. « Enima ne fera aucun communiqué et ne se prononcera sur aucune nouvelle », a-t-elle répondu aux demandes de Radio-Canada.

Arrivé au Canada à l’âge de 11 ans, le rappeur de 26 ans n’a jamais obtenu sa citoyenneté canadienne. Il a été déclaré interdit de territoire en 2014 pour « grande criminalité ».

« Durant son adolescence, le défendeur est reconnu coupable de plusieurs infractions criminelles, pour lesquelles il écope de diverses peines de détention sous surveillance dans la collectivité, écrit la juge Sylvie Roussel dans son jugement. À l'âge adulte, il continue d'accumuler les condamnations criminelles. »

En mars 2018, la Section d'appel de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié lui donne un sursis de cinq ans pour des raisons humanitaires.

L’Agence des services frontaliers du Canada a tenté de renverser ce sursis pour expulser le rappeur, mais la juge lui a donné une dernière chance. Enima devait respecter 18 conditions pendant cinq ans, sans quoi il serait expulsé du pays. Aujourd’hui, nous comprenons que ces conditions ont été brisées.

Bref, le rappeur qui n’a pas fait de concert depuis le festival Métro Métro en mai dernier ne risque pas de se faire voir sur scène avant un bon moment.