Le temps d’un café dans Saint-Henri, nous avons rencontré Fafa Khan : DJ, influenceuse, mannequin et artiste peintre. Elle est une vedette montante de la scène hip-hop qui s’illustre autant localement qu’à l’international.

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Identité distinctive

Fafa Khan est née et a grandi à Montréal. Elle navigue entre la métropole et différents pays où elle est DJ invitée. « Montréal est importante pour moi, ma vie est ici, c’est chez moi, j’aime le lifestyle, les cultures, la nourriture. Je vais toujours avoir une place ici, même si je voyage partout », raconte l’artiste après quelques gorgées de café latté.

Née d’un père finlandais et japonais et d’une mère pakistanaise, les racines culturelles de Fafa Khan sont présentes dans son style et l’image qu’elle projette. Son essence est résolument hip-hop. Elle nous propose un son varié et éclectique, preuve de sa polyvalence. Ayant dansé et enseigné le hip-hop pendant plusieurs années, elle détient une vaste culture musicale, elle étudie les sons et connaît les foules. « Je ne vais jamais jouer une chanson que je déteste juste pour faire plaisir, je me colle à mon style », commente celle qui déteste les DJ qui sonnent toujours de la même façon.

Les beaux-arts sont une partie centrale dans la vie de celle qui anime le nightlife montréalais depuis 10 ans. Elle a sept vernissages à son actif et compte en faire un autre plus tard dans l’année. Pour elle, la peinture est un processus méditatif. Ces toiles sont colorées, abstraites et psychédéliques.

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COMPLEXKHAN

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Prendre sa place

Ayant eu une carrière de designer graphique pendant quelques années, la DJ a débuté dans les différents clubs de Montréal il y a 10 ans. Elle a dû ajouter son nom sur les flyers qu’elle produisait pour les boîtes de nuit. Son background musical et sa rigueur lui ont rapidement permis de se faire une place dans l’industrie musicale, malgré le «boys club» que serait le milieu du hip-hop.

« Le défi de devenir une DJ reconnue était une motivation, j’étais seule, je n’avais pas d’autres femmes de mon âge qui faisaient ça en même temps que moi, il y avait juste des gars autour de moi et sur la scène. Ça a été difficile, mais quand j’ai commencé, j’ai eu beaucoup de support de DJs plus vieux. Ils ont vu mon potentiel et ils ont pris le temps de m’enseigner. », explique l’artiste.

Fafa Khan affirme qu’au départ les autres artistes et le public se sont demandés ce qu’elle faisait dans le milieu et ils ont douté de ses habiletés et de sa capacité à tenir une foule en haleine toute la nuit. « J’ai dû travailler très fort pour avoir de la reconnaissance, pour être au même niveau que les gars de la scène, cela m’a rendu meilleure, ça a été un défi », poursuit la DJ.

On utilise souvent les femmes DJs pour ouvrir les soirées ou pour faire un set, mais on les met rarement en vedette. La bataille constante pour les femmes dans le milieu est de prouver qu’elles sont capables d’être sur les mêmes scènes que les hommes. « On a souvent pensé que j’étais seulement qu’une première partie, j’ai voulu leur prouver que j’étais capable de performer cinq heures et que tout le monde aimerait ma musique pendant ces cinq heures », s’exclame la reine du nightlife montréalais.

Est-ce que les femmes sont moins souvent invitées comme DJs ? « Oui, vraiment ! Les filles doivent prouver qu’elles sont dans le cercle, qu’elles peuvent se tenir avec les meilleurs », répond Fafa Khan. L’artiste est une pionnière, elle a brisé les barrières pour faire de la place aux femmes dans un milieu majoritairement masculin. « Je sais que je représente les femmes de l’industrie, il y a beaucoup de filles qui me regardent et qui sont inspirées », enchaîne-t-elle.

Supporter les artistes locaux

La DJ se fait un devoir de laisser place aux artistes locaux et francophones dans ses performances et ses mix. Elle veut faire entendre à son public d’où elle vient. « J’aime intégrer des artistes francophones même si le public ne les connaît pas, je veux faire entendre leur musique. Par exemple, je vais jouer un beat afro house général, dont tout le monde apprécie le son et je vais y glisser des artistes francophones », explique l’artiste.

Ses coups de cœur locaux? Elle apprécie le son de High Klassified, Nate Husser, Zach Zoya et Rymz. « J’essaie toujours de supporter les gens d’ici dans mes set », souligne l’artiste. Elle fait un véritable travail d’éducation à la musique francophone lors de ses soirées. « J’ai des personnes qui me suivent de partout dans le monde, qui ne connaissent pas la musique francophone, je leur fais découvrir », poursuit-elle.

Comment voit-elle la scène montréalaise ? « Pour les DJs, c’est un entraînement incroyable, c’est la ville la plus parfaite pour se former comme DJ, car il y a tellement de personnes différentes dans la foule, c’est mixte ». Elle observe que le public montréalais connaît bien la musique grâce aux nombreux festivals d’ici et cela l’oblige à se dépasser dynamiser ses performances.

Une image de marque

Fafa Khan est aussi une influenceuse, elle allie mode et musique. Elle a nombreux followers autour du globe et des marques majeures supportent l’artiste. Elle apprécie le mannequinat, les séances photo, les vêtements, mais la musique demeure centrale.

Les fans seront heureux d’apprendre que Fafa Khan et son équipe préparent une collection de vêtements et marchandise stylée, street wear et très tendance, à découvrir cet été. « Exclusif, créatif et amusant », précise l’artiste qui souhaite intégrer ses propres design à la collection.

Après 10 ans dans les clubs, Fafa Khan veut explorer davantage les festivals, elle prévoit également faire une tournée asiatique. « Je veux être une tête d’affiche, j’ai terminé mes années à ouvrir les soirées », dévoile-t-elle.

La DJ offre un son spécifique sans être commercial et son talent lui permet de faire à la fois des salles très hip-hop marginales ou faire danser des milliers de festivaliers dans des événements d’envergure.

Fafa Khan célèbrera son anniversaire ce soir, le 2 mars 2019, sur scène. Pour ses 29 ans, l’artiste sera en spectacle dans le cadre de la Nuit Blanche au Festival Montréal en lumière. Elle sera sur les platines au Chalet Bell de 21 h à 23 h. Elle nous promet une soirée hip-hop inoubliable. « Ça sera comme un voyage, une histoire des musiques que j’aime », s’enthousiasme l’artiste.

On peut apprécier le son de Fafa Khan comme DJ en résidence tous les vendredis soirs au Bord’Elle et Club Poepl le samedi soir.

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Crédit photo : Gracieuseté The Noiize Group

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