« Moi, je prévois que la moitié de salles privées vont disparaître », affirme Michel Sabourin, président et actionnaire du Club Soda, en entrevue avec Radio-Canada. L’avenir est effectivement incertain pour certains endroits culturels depuis la mise en place des mesures de sécurité, dont la distanciation sociale. Les salles de spectacle sont notamment réduites au silence, comme le rappelle le journaliste David Rémillard, auteur du billet en question.

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Le Club Soda y dresse un portrait peu reluisant. Un « funeste bilan » qui pourrait se concrétiser par des fermetures si une aide financière n'est pas au rendez-vous. Pour les propriétaires de salles indépendantes, qui ne reçoivent pas de subventions et qui sont présentement privés de leurs sources de revenus, la crise actuelle pourraient effectivement mener à la mort de plusieurs entreprises.

Cette mythique salle pour le rap québécois n’est évidemment pas la seule à avancer de telles choses. Karl-Emmanuel Picard, propriétaire de L'Anti Bar & Spectacles à Québec, demande l’aide du Gouvernement du Québec et de la Ville de Québec afin qu’ils viennent en aide aux petites salles de spectacles pour qu’elles puissent survivre. Le propriétaire, qui avance que la reprise des activités pourraient avoir lieu dans cinq mois, s’est exprimé au Téléjournal de Radio-Canada, vendredi soir. Il croit que ces salles de spectacles doivent être considérées comme des organismes culturels.

Les factures s'accumulent pour ces acteurs importants du milieu qui doivent payer hypothèque ou loyer, location d'équipements (chaîne audio, par exemple), assurances, chauffage ou encore impôt foncier. Alors que les billets ne se vendent plus et que des milliers d'autres ont été remboursés, des salles comme le Club Soda doivent débourser des frais fixes de 50 000 $ par mois, sans compter les pertes. La solution idéale, selon le responsable de la salle située au coin des rues Sainte-Catherine et Saint-Laurent, serait que les salles puissent, sans s'endetter, voir leurs frais fixes encourus pendant la crise être épongés.

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« Le danger de cette crise, c'est qu'elle annule 30 ans, 40 ans d'efforts de construire une culture québécoise solide », soutient Michel Sabourin.

Les salles de spectacles privées ou indépendantes sont celles qui ne sont pas associées à une municipalité, à un établissement d’enseignement ou à un organisme public. On en compte environ une trentaine dans la province. Des endroits extrêmement importants dans l'écosystème du spectacle, toujours selon Sabourin.

Pendant que certaines initiatives, comme des campagnes de sociofinancement, voient le jour, des détenteurs de billets les conservent par solidarité au lieu de demander un remboursement. Est-ce que cela suffira? Seul l’avenir le dira.

Photo : Myriam Ménard (HHQc.com)

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