Crédit photo : Antoine Laurent

Le méga festival Osheaga vient tout juste d’annoncer son line up 2018. Ils ont effectué une nette amélioration en ce qui a trait au rap. Toutefois, même si on se réjouit de la présence de certains artistes, on explique mal l’omission de certains autres. Analysons la programmation hip-hop de 2018.

Les grosses pointures : nouveau et déjà-vu

Même si certains se questionnent sur sa popularité en sol québécois, il est évident que Travi$ Scott est une grosse réussite pour le festival. Plusieurs grands événements, dont MURAL, ont d'ailleurs tenté sans succès d'inviter le rappeur (et nouveau papa). C’est Osheaga qui l’a finalement déniché. Travis offrira sans doute une performance électrisante, autant que l’incroyable Anderson Paak. Toutefois, ce dernier avait déjà fait éclat au Jazz Fest l’an passé.

Tout comme Post Malone d'ailleurs - qui a offert une performance peu divertissante au MURAL. L’interprète de Rockstar aurait dû être remplacé par 21 Savage - qui participe à la chanson - ce qui aurait généré un peu plus d’intérêt. On explique mal l’absence de Lil Yachty au zénith de sa popularité qui a, en plus, un nouvel album à promouvoir. Notons le coup de maître qu'a fait le festival avec Rae Sremmurd. Leur nouvel triple album contiendra sans aucun doute un hit d’été.

Les rois de l’underground et du sold out

Nous félicitons aussi le festival d’avoir ajouté Tyler the Creator et Brockhampton à leur programmation. Les fans des deux artistes ont probablement été déçus de la vitesse à laquelle leurs récents concerts montréalais ont affiché complet. Ils seront heureux de finalement les voir en spectacle. Nous accordons aussi des point bonus à Osheaga pour l’ajout de Smokepurpp au line up, ainsi que les artistes hip-hop crossover Kali Uchis - qui a des hits avec Tyler the Creator, Toro Y Moi et Blood Orange. Le torontois Killy risque d'offrir une belle performance. Cependant, l'artiste était en concert la semaine dernière au Belmont. Le festival aurait donc pu faire un choix un peu plus original. De son côté, son confrère torontois Nav, signé sur le label de Drake, n'a pas peut-être assez de popularité auprès du public québécois. On a donc de la difficulté à justifier sa présence.

Ce qui manque

Nous sommes très conscients des contraintes budgétaires et de certains spectacles qui compliquent la job de booking pour les méga festivals comme Osheaga. Pour cette raison, certaines de nos critiques peuvent sembler un peu pointues. Toutefois, on comprend mal comment le festival n’a pas réussi à mettre la main sur le producer montréalais Kaytranada. Certes, il n’est pas donné de le booker car le producer prodige à un prix assez élevé, mais le fait qu’il est collaboré à maintes reprise avec trois artistes de la programmation (Anderson Paak, KaliUchis et Goldlink) nous porte à croire qu’on aurait pu se forcer un peu plus du côté d’Osheaga pour assurer sa présence.

Ensuite, avec la présence notable de Loud, vient l’absence également notable des Dead Obies (chouchou du festival). Nous croyons que l'organisation aurait peut-être pu faire une petite place à Yes Mccan et/ou Joe Rocca qui en plus de préparer un nouveau projet avec Cape Tula, vient de lancer un album qui mérite décidément une place à Osheaga.

Les fans du rap queb aurait également apprécié la présence d’un Fouki ou d'un Mike Shabb. En voyant des artistes locaux comme the Brooks, on peut s’imaginer que cela était très faisable.

Malgré toutes nos observations, il reste que c’est une programmation très équilibrée en terme de rap et que l'horaire est assez bien structurés pendant les jours du festival. Nous seront très heureux de voir la rappeuse Rapsody ainsi que le local hero A-trak, qui est toujours impressionnant. De plus, il reste encore des artistes de dernières minutes à être annoncés afin de garnir encore plus la programmation.

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