Lost revient sur le passé et pose un regard cru sur le présent avec son nouvel album «Lostalgik»

L'anticipation était à son zénith en vue de la sortie du nouvel album de Lost. Lostalgik avait été annoncé par une image qui montrait un Lost sérieux ayant coupé ses cheveux et arborant un regard glacial. Les fans ont eu droit à la sortie du single Psychotrope qui ouvre bien l’album. La table est mise pour le reste du projet qui n’offre pas de compromis par rapport à son approche.

En effet, les textes crus et recherchés qui ont fait la renommée du rappeur d’origine camerounaise sont toujours présents, mais l’album est d’autant plus encadré que les projets précédents. On observe un fil conducteur solide entre les paroles et les chansons, où Lost aborde des thèmes d’actualité.

Par exemple, Lost s’attaque à la pandémie avec Ça va mal aller et le fait à travers la perspective d’un enfant impuissant. L’innocence volée aux enfants avait aussi été mentionnée sur Psychotrope où il rappe « j’me mets dans leur peau et j’ressens tout comme le Professeur X ».

Comme à l’habitude, le projet est rempli de lignes tranchantes qui touchent à la loyauté (les vrais amis se comptent sur les doigts d’une main de Yakuza) mais passe aussi par l’humour (avec son corps de chenille, qu’elle aille boire sa J.P. Chenet).

Outre l’usage de métaphores bien appuyées, on remarque une variété équilibrée des thèmes et styles de productions sur Lostalgik. Booty Call et Chicotter sont clairement des chansons plus dansantes visant les clubs, mais Lost y pose malgré tout des versets qui s’intègrent aisément au reste du projet.

Le point culminant de l’album est Décennie, une chanson avec White-B qui sert de retour lucide sur plus de 10 ans de carrière. « On comptait des billets après le cours d’mathématique, 5 ans plus tard 5sang14 est plus qu’emblématique », rappe White-B. On observe après leur premier succès, Pas de journée off, l’ampleur du chemin parcouru par le collectif entier.

La qualité sonore est un atout important de ce projet qui se hissera certainement dans la conversation d’albums de l’année. Les productions de BirdzOnTheTrack, Milly, Alain, Fifo, M-Press, entre autres, et la qualité du mastering permettent à la voix captivante de Lost de s’imposer. Un bon choix de beats, d’excellents verset et une identité artistique unique et authentique sont un résumé concret de cet album complet.

Lost met la barre haute pour le reste du 5Sang14 qui n'a certainement pas dit leur dernier mot.