Dans la frénésie du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, c’est sur le trottoir le plus propre du nord du Québec que nous avons interrogé Obia Le Chef, il y a trois semaines, entre son soundcheck et son spectacle. Une discussion avec Obia, c’est comme une session de yoga express sans le stress du mot express.

Photo : Obia le Chef par Christian Leduc

Est-ce que c’est la première fois que tu fais un show à Rouyn?
Ouais, première fois à Rouyn et c’est vraiment un plaisir. Merci au FME pour l’invitation.

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Est-ce que t’es passé par Chibougamau pour venir ici ?
(rires) J’avais pas besoin de produits alors non, mais S/O à Chibougamau.

Quand on fait 8 heure de route pour venir faire un show de rap, à quoi on pense?
Honnêtement j’étais concentré sur la route et je pensais juste à dépasser le gars devant moi parce que je ne voulais pas être en retard à mon soundcheck qui a finalement été décalé de 1h. Sur la route t’es dans un état Tunnel Vision.

Est-ce que c’est une genre de méditation routière?
La route c’est un moment où tu te claire les idées, c’est un peu comme prendre une marche, mais accélérer et en ajoutant le stresse du trafic of course. J’aime conduire.

Est-ce qu’il y a des artistes dans le line up du FME avec qui t’aimerais collaborer?
Spontanément, j’suis quelqu’un d’assez ouvert. J’ai personne en tête spécifiquement, moi je crois au processus naturel des choses. Y a pas d’artistes sur la liste avec qui je voudrais pas collaborer.

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Rouyn c’était le bordel Rdv ce vendredi 19h au @oumfmtl

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C’est quoi la différence entre faire un show à Montréal et un show hors métropole?
C’est certain qu’à Montréal, on voit plus de visages familiers, ce qui est moins le cas dans les villes où je ne suis jamais allé, mais à part ça, chaque lieu à son ambiance alors on se retrouve dans différentes énergies.

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Est-ce qu’il y a vraiment une différence d’énergie entre les deux?
Je pense que le public de Montréal est peut-être un peu plus froid ou peut-être que c’est juste parce que j’ai pogné les mauvaises scènes. Montréal, c’est une ville de hater en général alors ça transparaît dans tous les aspects de la scène incluant le public.

Est-ce que la signature avec un label change l’approche à la création? Est-ce que ça élargit les possibilités?
Le processus de création a pas changé, je suis encore mon propre directeur artistique, les thèmes, les sujets, y a eu aucune contrainte, j’avais carte blanche à ce niveau-là. Sur le côté création, la seule affaire c’était de respecter l’échéancier. Les moves et les connexions que j’ai fait, je les ai faits avant d’être signé. Oui, c’est certain qu’en terme de moyen, y a une certaine tranquillité d’esprit qui vient avec le fait de savoir que les dépenses sont couvertes par les subventions. Ça, c’est indéniable. En même temps, c’est pas quelque chose qui me stressait vraiment, j’ai produit une mixtape et j’ai payé à peu près le même montant que l’album, mais ça venait de mes poches.

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Ça offre peut-être une plus grande liberté créative de pas avoir à penser à l’argent.
C’est plus au niveau de la réalisation, la post-prod et de la commercialisation que tu vois vraiment la différence. Par contre, au niveau de la création le processus est vraiment le même que pendant la mixtape, Tunnel vision et that’s it.

Et ça ressemble à quoi ton processus de création?
L’avantage, c’est que j’ai un studio à ma disposition alors y a pas de contrainte. J’ai investi dans la musique justement pour pas avoir ce stress-là de devoir sortir de l’argent pour aller au studio.

Alors, c’est au fur et à mesure?
C’est ça et le fait d’avoir une team aussi, les gars qui m’ont entouré dans le processus de création avant même le label. Tunnel Vision, Lex Talionis, Lili, Merc, Trappeur, Down2earth, tous ces gars-là étaient impliqués dans le processus et ont stimulé le projet du début. Ça aide vraiment et ça donne plus le goût de créer quand l’équipe s'élargit.

Fais-tu des tracks pré-Soufflette en show?
Plus les tracks de Paranoïa (vol.1) parce que c’est un peu plus trap et ça fit avec l’album. Ça m’arrive de faire des tracks comme Grand matin, produite par El Cotola. Surtout si je vais en Europe, je sais par exemple qu’en Belgique, ils ont beaucoup poussé sur l’album de Le Procédé avec El Cotola alors c’est certain que j’en profite pour faire certain morceaux. J’essaie de m’adapter au public, mais ouais, ça fait parti de mon catalogue.

Quel est LA track que tu préfères performer?
Je t’avoue que Pinel, c’est la chanson qui garantit un turn up. C’est la première toune que j’ai enregistrée sur la mixtape et le refrain je l’ai freestyle dans le booth. Le verse, je l’avais jamais spit et c’était pour un autre beat de Nazbrok, sauf que Lex est passé au studio et il m’a dit : ‘’Yo, essaie ce beat-là’’. Finalement, le vibe de cette track-là est juste unique. C’est là que je me suis dit, ok c’est comme ça que ça marche mon processus créatif, avec la spontanéité.

À noter qu'Obia le Chef sera en tournée européenne durant le mois d'octobre. Le rappeur montréalais donnera d'ailleurs un spectacle au MaMa Festival, à Paris, le 17 octobre prochain 2018. Ce sera peut-être l'occasion pour lui de revoir ses copains Caballero & JeanJass avec qui il a lancé le vidéoclip CQJVD.

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