Depuis l’incident de Kaaris et Booba à l’aéroport de Paris-Orly, des commentaires tirent de partout. Des gens sont fâchés de ce qui est arrivé. On blâme Booba et Kaaris de continuer à perpétrer la mauvaise image du rap.

Oui, tout le monde s’entend probablement pour dire que personne ne devrait se battre devant des familles et des enfants.

Sauf que, malheureusement, nous ne pouvons pas pleurer parce que La Presse précise que deux rappeurs se sont battus. Nous ne pouvons pas, non plus, en vouloir à des rappeurs d’agir comme des « voyous ». Tout simplement parce que le rap est aussi une musique de voyous. Rien ni personne ne pourra y changer quoique ce soit.

Même si, maintenant, des gens sérieux et « respectables » font du hip-hop. Le rap restera toujours ce qu’il est : une musique qui est née dans la rue.

« Je leur en veux de piétiner le travail des associations, des éducateurs, des journalistes musique, qui, chacun dans leur domaine et sur leur terrain, se tuent à déconstruire ces préjugés, à déscotcher ces images stéréotypées qui collent à la peau du rap, de la jeunesse ou de la banlieue. », de dire la journaliste specialisée Juliette Hochberg en parlant de Booba et Kaaris.

Peu importe les efforts qui seront déployés afin de casser les préjugés, il restera toujours des rappeurs violents qui vendent de la drogue, et, surtout : il restera toujours des préjugés.

Des gens vont continuer à se faire refuser l’accès à des bars parce qu’ils portent des chandails du 83 et les salles de spectacles vont continuer à recevoir de la pression de la part de la police parce qu’elles organisent des concerts rap.

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Parce que chaque jour des rappeurs publient des vidéos qui ne sont pas destinées au grand public.

Les gangs de rue sont vraies
Nous sommes armés pour vrai
On vend de la coke pour vrai

- Pakouri, rappeur montréalais.

Ce genre de chansons ne va pas miraculeusement arrêter de voir le jour parce que ça nuit à l’image du rap. La réalité est que les personnes qui font du rap vont continuer à dire ce qu’elles veulent.

Le rap n’est pas là pour satisfaire l’opinion publique et il n’est pas fait pour plaire à tout le monde.

Mais ce qui est merveilleux, c’est que les festivals vont continuer, malgré ces paroles crues, de s’intéresser au rap, les médias généralistes vont poursuivre la couverture des artistes hip-hop et les jeunes vont continuer à écouter massivement du rap.

Le hip-hop se porte bien. Donc, vous pouvez tout de suite arrêter de vouloir le changer. Il y a des personnes sages et moins sages qui font du rap et ce sera toujours comme ça.

Crédit photo : Stacy Bellanger Bien-Aimé

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