« Si tu es un média et que tu t’apprêtes à me passer en entrevue pour la sortie du nouvel album, S.V.P., parlons un peu futur et laissons le passé derrière », suppliait Souldia en octobre 2018 à l’aube de la sortie de Survivant, album sacré plusieurs mois plus tard comme l’un des meilleurs vendeurs au Gala de l’ADISQ. Visiblement, Pierre-Yves Lord, de Deux hommes en or, n’avait pas reçu le mémo avant de recevoir le rappeur de Limoilou à son émission hier soir

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En effet, l’animateur n’a pas su se contenir devant l’ex-gars de rue tatoué à la grandeur du crâne. Son passé doit être trop fascinant. Car si l’animateur a rapidement abordé l'impressionnante popularité du rappeur ou encore dit quelques mots au sujet du reportage «Souldia : à double tranchant», de trop longues minutes ont été accordées à parler de ses expériences criminelles. Souldia avait pourtant bouclé le tout lors du balado Rap Carcéral de Radio-Canada en parlant de long en large de ses activités illégales. On aurait pu passer à autres choses. 

Alors qu’il lancera son prochain album au printemps prochain, Souldia n’a malheureusement pas pu parler de son premier MTelus en carrière, dire quelques mots sur ce prochain projet ou encore donner quelques détails sur l’étonnant changement d’équipe qu’il vient d’opérer. Celui qui a récemment signé chez 7ième Ciel Records n’a pas non plus parlé du prix populaire qu’il a rempoté à l’ADISQ à l'automne dernier. On ne lui a pas donné la chance.

Néanmoins, le rappeur a su démontrer son éloquence devant le grand public en restant calme et franchement brillant devant un homme bienveillant et très sympathique, mais qui a osé lui parler de son père qui a connu la prison. C’est comme si Deux homme en or avait reçu Sébastien Ricard pour lui parler uniquement de sa conduite en état d’ivresse. Pourtant, lors de son récent passage à Tout le monde en parle, le comédien membre de Loco Locass n’a pas eu à se défendre à ce sujet. On est finalement passé à autres choses.

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En bref, on traite encore différemment les rappeurs streets. Et c’est désolant. 

Photo : Mike Massa Photography

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