Dans un reportage paru ce matin, BFMTV fait un parallèle entre le niveau d'orthographe et la musique qu'on écoute. Dans la foulée, la chaîne de télévision pointe du doigt les fans de rap. Un reportage qui fait évidemment polémique en France.

BFMTV a effectivement diffusé sur ses ondes un court reportage intitulé Orthographe : dis moi ce que tu écoutes. «Mais l'enquête n'est pas tendre avec les amateurs de rap; ils ont des lacunes en français», avance le journaliste dans les premières secondes du reportage.

Cela est basé sur une enquête du baromètre Voltaire 2019 intitulée «les Français et l’orthographe». Cette dernière analyse l’impact des fans de musique de 15-25 ans sur l’orthographe. Selon l'étude, les meilleurs seraient les fans de musique indépendantes et de métal et les moins bons seraient les amateurs de rap.

Dans Orthographe : dis moi ce que tu écoutes, un reporter s'entretient avec deux étudiants afin de leur poser des questions à savoir le genre de musique qu'ils écoutent et la fréquence à laquelle ils font des fautes d'orthographe. Martin, le premier interrogé, déclare être un grand fan de hip-hop et cite Jul comme rappeur préféré. « Il m’arrive de faire des fautes d’orthographe en écrivant un e-mail, un sms ou même dans des dissertations », répond-il honnêtement.

La deuxième personne interrogée, quant à elle fan de musique indie, croit qu'elle fait attention lorsqu'elle écrit. « Même quand j’écris des textos, je fais attention aux fautes d’orthographe, à la grammaire! J’écoute plutôt de la musique planante, la musique indie quand je m’endors », dit-elle.

Le reporter semble faire confiance aveuglement à ce qu'ils avancent.

Pascal Hostachy, Président de la Fondation Voltaire, avance que les fans de musique indie sont des gens plus curieux. « Les gens qui écoutent de la musique indie sont des gens explorateurs, curieux, qui vont rechercher de nouveaux horizons, de nouvelles musiques, et cette curiosité on peut imaginer qu’elle s’applique aussi à la langue française, ce qui peut expliquer qu’ils aient un meilleur niveau en langue française », de constater la fondation.

Alors que des rappeurs comme Webster font le tour du globe afin d'offrir des ateliers d'écriture hip-hop dans les universités les plus prestigieuses de la planète, des vieux journalistes se restreignent à des enquêtes bidons pour affirmer des énormités. Bienvenue en 2019.

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