Finalement, la pop américaine contient plus de paroles violentes que le rap selon une étude réalisée par deux chercheuses du Département de journalisme et de communications de l’Université du Missouri, rapportée par Le Devoir aujourd'hui. En fait, la violence contenue dans la musique pop a continuellement augmenté au cours des dernières décennies.

Pour ce faire, les deux chercheuses, Cynthia M. Frisby et Elizabeth Behm-Morawitz, ont analysé les paroles de 409 chansons, tirées des morceaux les plus écoutés selon Billboard entre 2006 et 2016. Chaque chanson a été classée selon un thème. Les analystes se sont penchées sur les paroles qui encourageaient, condamnaient ou glorifiaient l’objectivation, l’exploitation ou la victimisation des femmes.

Dans l’ensemble, les chercheuses ont établi que 99,5 % des chansons de musique pop contenaient des propos violents, contre 94,7 % des textes de hip-hop. En revanche, les chansons hip-hop les plus écoutées selon Billboard sont celles où les chercheuses ont trouvé le plus de propos misogynes, de blasphèmes et de références aux comportements sexuels stéréotypés.

En conclusion, les chercheuses soutiennent que la recherche sur l’impact des messages musicaux sur les jeunes devrait désormais inclure d’autres genres que le rap ou le hip-hop.

À ne pas prendre au premier degré

L’ensemble de l’étude a fait réagir le musicologue de l’UQAM, Danick Trottier, qui met en garde le public contre une lecture au premier degré des paroles de chansons, et aussi contre la classification trop étroite des genres. « Il y a beaucoup de divisions dans les façons de comprendre le contenu des paroles », a-t-il dit au journal Le Devoir, rappelant que l’étude a été réalisée dans un département de communications et non de musique. Selon lui, ce sont davantage la musique et le refrain des chansons qui marquent le public que les paroles des chansons. « La nature musicale des chansons n’est pas débattue dans cette étude », a-t-il ajouté.

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