On se demande souvent ce qui arrive avec les rappeurs qui ne sont plus réellement actifs dans la scène hip-hop au Québec. Pour répondre à ces questions, HHQc.com a décidé de lancer une série d'articles où on pose 10 questions à un «ancien» rappeur québécois. Voici la première entrevue avec Papaz qui a accepté de se prêter au jeu.

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Te souviens-tu du dernier concert que tu as fait?

C'était à la boutique Night Vibe de St-Jerome en mars 2012,sans savoir que ce serait mon dernier show. On commençait déjà à ralentir la cadence moi et les boys (L’Assemblée). Pas notre show le plus glamour, mais on avait eu bin du fun.

De la dernière chanson que tu as sortie?

Une seule raison de vivre - sur l’album de Banator en 2014, il m’a approché moi et DTM. Cela faisait déjà 2 ans que je ne faisais plus rien, mais le beat était solide et cela m’a pris quelque chose comme 20 minutes pour écrire un de mes meilleurs verses. Ça m'a presque donné le gout de recommencer...

Quel est le plus beau souvenir de ta carrière?

Première partie d’IAM au Festival d’été de Québec. Gros soleil et tous nos boys étaient montés de Montréal pour passer la soirée avec nous. Il devait y avoir 15 000 personnes. Le site était plein et il y avait même une foule derrière les barrières qui regardait le show au loin. On a passé la soirée à déconner avec Shurik'n et Akhenaton, c’était iréel et la foule était en feu. D’ouvrir pour un groupe aussi légendaire qui a fait autant pour le hip-hop a été un privilège.

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Selon toi, quel a été ton meilleur move?

De ne jamais avoir abandonné. On est parti de rien. Je me souviens, j’allais chercher mes beats à PeeZee au métro Jean-talon et il m’apportait ça sur une cassette. J’ai commencé mon premier album en 1999. À cette époque-là, c’était pas aussi facile qu’aujourd’hui, les studios coûtaient extrêmement cher et je devais tout payer de ma poche.

Regardes-tu encore ce qui se fait dans le rap québécois?

Pas vraiment. Dans mes dernières années, j’écoutais surtout du rap US, mais j’aime bien ce que Loud fait, c’est rafraîchissant et ce qu’il amène comme vibe fait du bien.

Si tu étais toujours actif, avec quel rappeur du moment ferais-tu une chanson?

Je te dirais Buzzy Bwoy , j’ai toujours aimé ce qu’il faisait, un des meilleurs qu’on a eu d’après moi. Je l’écoute encore de temps en temps. On s’est souvent croisé en studio, puis en show, mais cela n’a jamais adonné.
Le gars a le don de te faire rire avec des punchlines faciles, mais que juste lui peut sortir. C’est notre Snoop québécois.

De quoi t'ennuis-tu le plus?

Écrire, le feeling de choisir un beat et de commencer un track. Il y a rien comme vraiment feel un beat. À chaque fois que je me dis que je recommencerais peut-être, c’est quand j’entends un beat et que je me vois faire quelque chose dessus.

Sinon, les shows. Je me souviens, j’avais fait la St-Jean une année devant 44 000 personnes à Varennes et, dans des moments comme ça, le feeling ne se décrit pas, c’est iréel.

Anecdote la plus spéciale avec un fan.

Un gars m’a écrit de prison en me disant que c’était ma musique qui l’empêchait de se suicider. Ça m’avait vraiment touché et fait comprendre la force qu’un artiste peut avoir avec sa musique.

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Pourquoi as-tu «arrêté» de faire du rap?

À la fin, on avait plus le même plaisir qu’à nos débuts. On a fait de la tournée de 1999 à 2012. C'est plus de 1000 shows. C’était rendu comme une job. Ironik avait des enfants, Narkoi allait avoir son premier, on se faisait vieux et un moment donné, on s’est rendu compte qu’on devait prendre du recul...

Envisages-tu un retour éventuel?

Je ne dis pas non, pas pour le moment, c’est certain, mais j’aimerais refaire un petit EP de quelques tracks. Ça ne se perd pas, c’est comme le bicycle comme on dit.

Quelle chanson aimerais-tu faire qu'on refasse écouter aux visiteurs d'HHQc.com?

On finit par se perdre

C’est mon single qui a joué le plus souvent et le plus longtemps dans le top 5 de Musique Plus. Donc, qui m’a le plus aidé et c’est des souvenirs incroyables avec les trois personnes qui m’ont entouré le plus souvent tout au long de ma carrière : Narkoi, Ironik et PeeZee.

Crédit photo : Rogerio Barbosa

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