Hier soir, au Club Soda à Montréal, les sept musiciens d’O.G.B. ont livré une performance électrisante devant un public nombreux. Ils étaient dynamiques, prêts et ont offert une prestation sans faille. Portrait d’un groupe de mélomanes qui fera assurément parler de lui dans les prochains mois.

C’est devant une ovation suivie d’un tonnerre d’acclamations que les membres de l’Original Gros Bonnet ont remporté la première place du concours musical les Francouvertes devant Alex Burger (2e position) et P’tit Belliveau et les Grosses Coques (3e position). O.G.B remporte sans surprise le premier prix qui comprend entre autres la bourse Sirius XM de 10 000 $ et plusieurs prix décernés par l’industrie musicale pour soutenir les artistes de la relève.

Nous avons rencontré Franky Fade, le rappeur d’O.G.B, quelques minutes après sa sortie de scène. Il était fier de cette troisième joute musicale. Avant de monter sur les planches, les membres étaient confiants quant à leur chance de l’emporter puisque O.G.B est resté en première position tout au long du concours. L’engouement du public est manifeste depuis leur première apparition lors des préliminaires du 18 mars dernier.

« L’énergie était plus forte que les deux premières rondes parce que c’était la dernière chance de montrer ce qu’on avait dans le ventre. On savait qu’il fallait vraiment tout laisser sur le stage. Il n’y a eu aucune retenue », raconte celui qui considère cette victoire comme une étape tournante dans la carrière du groupe.

« On ne va pas l’échapper ce soir, on va la crisser par terre », s’amuse-t-il à dire avant d’aller sabrer le champagne dans les loges.

Une formation musicale en jazz

Le septuor actif depuis trois ans s’est créé au Cégep Saint-Laurent alors que tous les membres suivaient une formation musicale en jazz. Le groupe est composé du rappeur Franky Fade, du bassiste Davinci Claude, du claviériste GreenPiece, du saxophoniste ICT, du guitariste John "The Architect", du batteur Louis René et du beatmaker et DJ Sambé.

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Quelques jours avant la grande finale, nous avons rencontré Franky Fake et GreenPiece au Café-disquaire 180g à Montréal afin de présenter leur band au lectorat d’HHQc. « Notre son est avant tout un beat hip-hop qui est mélangé avec du jazz et de petites teintes de rock psychédélique et progressif, surtout dans la structure des chansons », explique le MC.

Le son est une extension du style musical des sept membres du groupe. Leur formation et leur passion commune pour le hip-hop permettent aux membres de se comprendre et posséder un langage commun. « Il y a toute une facette de chacun d’entre nous qui vient se rejoindre et ça forme un melting pot qui donne une sauce vraiment bonne », précise le claviériste.

Le travail à sept musiciens est parfois complexe, mais c’est ce qui fait la force de O.G.B. Le groupe est prioritaire pour chacun des membres. Avec communication et amour, comme ils se plaisent à l’indiquer, ils arrivent à mettre de côté de leur égo pour laisser place aux idées des autres. L’exploration musicale est vitale pour le groupe qui possède déjà une bonne expérience de scène.

À l’image du groupe Harmonium, les gros bonnets veulent créer un mouvement pour rassembler les gens autour de la musique. Un mouvement positif rap queb. Cela explique probablement le feat avec FouKi sur la chanson Rebondir qui figure sur Volume Un, leur dernier album complet. « Le band prône la vitamine et l’absorption de bons nutriments. Une bonne alimentation et de l’exercice tous les jours. Beaucoup d’amour et d’entraide. C’est la recette du gros bonnet », rigolent en chœur Franky Fade et GreenPiece.

Une identité à définir

Philippe Papineau, le journaliste médias et musique du quotidien Le Devoir était l’un des juges du concours lors de la soirée des demi-finales. Il apprécie l’exploration entre le jazz et le rap. « C’est une rencontre entre des mondes qui ne devraient pas se parler. Je trouve que c’est un mélange peu fréquenté en général, mais surtout pas en français au Québec », explique celui qui écrit sur la musique depuis 2004.

Le journaliste souligne l’intensité de leur prestation, l’originalité du son ainsi que le professionnalisme des musiciens. « Ils ont conscience de leur présence scénique », poursuit-il. Du côté des points à améliorer, Philippe Papineau mentionne qu’O.G.B devra tenter d’être plus fusionnel et moins scolaire pour leurs prochaines performances. Tout comme les textes qui pourraient davantage être travaillés.

Les membres d’O.G.B souhaitent aussi se pencher sur leurs textes et leur parole publique. Ils veulent s’exprimer. Étant émergents sur la scène, ils souhaitent d’abord se prouver musicalement avant de prendre position. « Nous avons des idées intéressantes, nous avons des visions sociales qui mériteraient d’être partagées. Les artistes ont une responsabilité d’essayer de créer des mouvements et d’inspirer les gens à travers leurs arts », développe le rappeur d’O.G.B.

Saison estivale mouvementée

Avec le soutien offert par la Francouvertes pour la gestion des nombreux prix, O.G.B aura le vent dans les voiles. Les musiciens envisagent de passer un été vitaminé entre séances de compositions isolées et spectacles aux quatre coins de la province. Plusieurs dates de spectacle sont à prévoir cet été pour O.G.B. Leur calendrier complet sera affiché sur les réseaux sociaux sous peu.

C’est autour d’un café que les gars d’O.G.B nous ont promis un album d’ici la prochaine année. Après avoir assisté aux trois performances musicales, on peut affirmer que l’amour de la musique, l’énergie et le professionnalisme définissent ces artistes de la relève.

À noter qu'O.G.B sera aux festivals Santa-Teresa et Métro Métro pendant le mois de mai.

Crédit photo : O.G.B (Facebook)

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