Hier soir, dimanche le 7 octobre 2018, Alaclair Ensemble était de passage à Tout le monde en parle. Si les rappeurs n'ont pas l'habitude de recevoir une telle invitation, les membres d'Alaclair Ensemble ont honoré toute la communauté hip-hop en donnant une très belle entrevue. L'éloquence de tous s'est faite ressentir du début à la fin. Ainsi, le Québec a découvert une «gang de minces» qui a su s'exprimer sans équivoque. En avril dernier, notre chroniqueur Murphy Cooper a analysé le malaise ressenti devant Loud à la populaire émission. Selon notre collaborateur, l'équipe de Tout le monde en parle ainsi que ses invités étaient inconfortables à la venue du rappeur québécois. Ils auraient agi en véritablement «mononcles».

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Cette fois-ci, on peut dire que l'atmosphère était beaucoup moins fébrile. La scène s'est effectivement bien déroulée, mise à part une question moins pertinente sur le franglais, à laquelle Maybe Watson a répondu de manière assez efficace. On vous invite à visionner la séquence disponible en écoute ci-dessous pour le constater.

Si les non-initiés ont souvent de la difficulté à saisir le rap musique, la scène la plus malaisante revient certainement à Catherine Dorion, députée de Québec Solidaire dans Taschereau, qui a déclaré ceci :

Les rappeurs ont vraiment de quoi de précieux. C'est du monde qui font de la poésie, en dansant pis en chantant sans que personne ose une seconde les traiter de tapettes.

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Une déclaration qui a évidemment créé un lot de réactions. D'abord, il y a celle de Maybe Watson, qui s'est aussitôt retourné pour essayer de dire quelque chose, puis, surtout celle de Dany Turcotte qui l'a rapidement ramené à l'ordre. Dès lors, la député a rapidement répondu qu'elle aimait les gais et que tous ses amis l'étaient. Une scène plutôt inattendue venant d'une représentante d'un parti qui a, par le passé, parler de réforme de notre vocabulaire. Si le parti a déjà critiqué certains mots, dont celui de «patrimoine», on comprend aujourd'hui que ce n'est pas le cas de tous les militants solidaires... En utilisant une expression qui perpétue certains préjugés, Catherine Dorion s'est effectivement tirée dans le pied. On remarque une fois de plus que les rappeurs qui sont généralement réprimandés pour leurs paroles jugées homophobes ne sont pas seuls au monde à dire des choses «qui ne se disent pas». L'affirmation a d'ailleurs été fermement critiquée sur les réseaux sociaux.

À ce sujet, la militante de Québec Solidaire s'est expliquée sur certains groupes de la communauté LGBT+. D'abord, précisons que la femme, qui a avoué être une personne complètement hors-norme du point de vue sexuel (polyamoureuse, pansexuelle…), a «prié» pour que la scène soit retirée du montage. Ensuite, elle s'est excusée de ne pas avoir eu la «vélocité d’esprit» de répondre ce que représentait réellement une «tapette» selon elle : une insulte utilisée pour faire rentrer dans le rang tous les hommes, gays comme hétéros, qui ne se conforment pas aux diktats de genre masculin. Finalement, elle a demandé pardon pour la maladresse dont elle a fait preuve lors de son passage à Tout le monde en parle.

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